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Chapitre I.
Le réveil de Dany sonna.
« Driiiiiinng, Driiiiiing
_Ah, satané réveil, tu es obligé de sonner si fort ? Demanda Dany.
_Driiiing, Dring. Répondit le réveil de Dany à Dany.
_Je suis toujours en train de rêver. C'est la première fois que je rêve depuis des mois, alors arrête,
s'il te plaît.
_Driing ? Sonna le réveil d'un ton moqueur.
_Quoi ? Mais non, qu'est-ce que tu racontes ? J'ai pas dit que j'avais rêvé de ma première fois !
Dany commençait à s'énerver.
_Drriing, Driiing. Continua le réveil.
_Ah non ! Ne te moque pas de moi. Que tu plaisantes sur le contenu de mes rêves passe encore,
mais que tu m'accuses de parler avec mon réveil, ça non ! Je ne suis pas fou quand même ! Se
rassura Dany.
_Dring, finit par dire le réveil, pour mettre fin à cette conversation qui commençait à ne pas
l'énerver, puisqu'il ne ressentait rien.
_Mmmoui, tu as sûrement raison. »
Après avoir approuvé les derniers arguments de son réveil, Dany se leva, car il était en retard de 30
minutes. Il avait rangé dans une grande armoire -qu'il avait hérité de sa grand mère- ses vêtements
préférés, qu'il gardait pour les grandes occasions. Chaque étagère correspondait à un type de
vêtement. La plus en hauteur correspondait aux chapeaux. Il saisit un chapeau melon, puis se
remémora cette journée ensoleillé où sa mère l'avait invité à venir manger à la maison, et lui avait
servi du melon en entrée. Tout le monde chez la maman de Dany raffolait du melon. Mais Dany
n'aimait pas ça. « C'est curieux d'ailleurs, se disait-il. Mon père adore le melon aussi, pourtant. » en
revoyant l'image de son père, mangeant du melon à table, il se rappela que ses parents étaient
divorcés depuis 17 ans, et qu'il s'agissait en fait de son beau père, et que d'ailleurs, son père avait un
dégoût profond pour le melon. Il n'y avait donc rien d'étonnant à ce que lui, n'aime pas cela non
plus. D'une part, parce que son père n'aimait pas le melon, et d'autre part, parce que le fait d'aimer
ou non le melon n'a aucun lien avec un quelconque héritage génétique qui se transmettrait de père
en fils.
Dany reposa alors le chapeau melon, en se demandant d'ailleurs pourquoi il avait pensé à porter ce
chapeau alors qu'il n'aimait pas le melon. Il s’empara alors d'un Pull-over, sur l'étagère du dessous.
Il s'agissait de son pull préféré car il était vert. C'est d'ailleurs avec ce pull qu'il avait pour la
première fois parlé. Ce jour était gravé à jamais dans sa mémoire car il lui avait fallu un grand effort
pour apprendre à dire son premier mot.
Il chercha sur une autre étagère un T shirt. Dany avait beaucoup de T shirt. En fait, Dany était
collectionneur de T shirt. Il devait bien en avoir une centaine, pensait-il. Puis après réflexion, il se
dit qu'il devait bien en avoir un millier, puisqu’il avait récemment profité d'une offre : « 900 T shirt
pour le prix d'un T shirt coûtant le prix de 899 T shirt, plus cinq centimes. ». Et après avoir regardé
dans son armoire, il se rappela qu'il n'avait plus qu'un seul T shirt, parce qu'il avait vendu le reste de
sa collection mardi matin, à un collectionneur russe, en lui faisant un prix d'ami : « Un millier de
Tee Shirt au prix d'un seul T shirt. ». Et, comme il n'avait plus de quoi s'habiller, il avait ensuite
racheté un T shirt au russe en question.
C'est donc sans se poser de question qu'il s’empara de son seul et unique T shirt pour l'enfiler. Mais
en se regardant dans la glace, qui était posé à sa gauche, il se rendit compte qu'il avait mis son pull
avant son T shirt. Alors il enleva son pull préféré, et le mis dans le panier à linge sale avec son T
shirt.
Il chercha sur une étagère, situé en dessous de la première et de la deuxième, mais au dessus de la
troisième, un caleçon propre. En effet, Dany avait décidé depuis deux ans de ne plus laver ses
caleçons, afin de faire une étagère de caleçons propres, et une étagère de caleçons sales. Seulement,
à force de racheter des nouveaux caleçons tous les jours, il eut très vite beaucoup trop de caleçons
sales pour pouvoir les stocker sur une seule étagère, si bien qu'il posséda très vite dix armoire
entière de caleçons sales. Dany enfila le premier caleçon propre qu'il trouva, car il n'aimait pas
passer trop de temps à s'habiller.
Il porta son attention sur une autre étagère : l'étagère des chaussettes. Dany détestait les chaussettes
rayées. C'était un genre de chaussettes qu'il détestait. C'était sans doute du à son excursion en
Afrique, deux ans plus tôt : Il voulait manger son sandwich au thon dans la savane, quand tout à
coup, un zèbre arriva et lui mangea son sandwich. Depuis ce jour Dany détestait les chaussettes
rayées. C'est pour cela qu'il enfilait toujours des chaussettes dépareillées. Il s’empara d'une
chaussette rouge avec des rayures bleues, et d'une chaussette noire avec des rayures vertes, et les
enfila à ses pieds.
Dany regarda alors l'étagère des caleçons sales. Un caleçon orange vif avait retenu son attention. Ce
caleçon avait une petite bande noire sur le haut, des motifs de nounours à l'avant, et des traces de
caca à l'arrière, il s'agissait du caleçon que Dany avait utilisé lorsqu'il avait dormi pour la première
fois. Ce jour était gravé à jamais dans sa mémoire car il lui avait fallu un grand effort pour
apprendre à dormir sans rester éveillé en même temps. C'est pourquoi il enfila ce caleçon sale.
Mais en se regardant dans la glace, qui était posé à sa gauche, il se rendit compte qu'il avait mit un
caleçon sale au dessus d'un caleçon propre. Son caleçon propre était donc devenu sale. Il retira les
deux caleçons et les plia pour les ranger dans une de ses armoires à caleçons sales.
La dernière étagère -celle des pantalons- était située au dessous de la première -celle des chapeaux-,
et au dessus de la quatrième, qui était située en dessous de la première et de la deuxième, mais au
dessus de la troisième. Cependant, Dany se disait que, puisqu'il n'avait pas pris de caleçon, il ne
pouvait pas enfiler de pantalon. Cela lui posait quelque peu problème, car il était en retard et se
devait de s'habiller vite fait bien fait, mais il n'avait pour l'instant enfilé que des chaussettes. En
regardant ses pieds, il s'écria :
« Mince ! J'ai mis des chaussettes dépareillées ! Quel idiot ! En plus ce sont des chaussettes rayées !
Je déteste ça !
_Dring. Ajouta le réveil de Dany.
_Mais oui ! Tu as raison ! »
Dany, alors qu'il était sur le point de retirer ses chaussettes dépareillées, se rendit compte qu'il avait
déjà une heure trente de retard. Il se rendit donc dans sa salle de bain en courant.
Chapitre II.
A son arrivé dans sa salle de bain, Dany glissa sur un savon, et tomba raide mort.
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Chapitre III.
Après avoir passé quelques heures sur le sol de sa salle de bain, Dany se réveilla. Il voulut alors se
brosser les dents, car il se souvenait que l'on était un 18 octobre. Le 18 octobre, cette année là,
tombait un mardi, c'était la 42e semaine de l'année. Depuis son voyage en Afrique, Dany avait
décidé qu'il ne se laverait les dents que le mardi et le samedi, lors des semaines paires de l'année. Il
avait eu cette idée pour limiter sa consommation de dentifrice, car en Afrique, il s'agit d'une
ressource très rare. Il ne s'était cependant jamais lavé les dents en Afrique, car il avait perdu son
calendrier, et ne savait donc jamais quelle semaine était paire et quelle semaine ne l'était pas. C'est
pour cela qu'à son retour, il avait décidé de garder cette habitude qu'il n'avait jamais prise lors de
son voyage.
Dany laissait toujours couler l'eau du robinet pendant qu'il se brossait les dents. Il s'agissait
également d'une habitude qu'il avait prise en Afrique : comme l'eau était une ressource très rare là
bas, il tenait absolument à la gâcher le plus possible, afin que ses voisins meurent de soif. Dany
faisait en effet partie de ces personnes qui détestent leurs voisins, quel que soit le contexte. Au
primaire par exemple, il avait enfoncé sa paire de ciseaux dans le coeur de son voisin de classe, qui
était mort sur le coup. La maîtresse n'était pas très contente et avait grondé Dany très fort.
En fait, Dany détestait la compagnie. Dès qu'il devait cohabiter avec quelqu'un, il finissait par lui
vouloir du mal sans raison. Cela ne l'avait toutefois pas empêché de vouloir trouver le grand amour.
Dany était un grand sentimental, il connaissait bien plus de cinquante nuances de gris, et connaissait
également quelques nuances de bleu et de rouge. Il pensait que cela faisait de lui un excellent
compagnon, et il avait sûrement raison. Cependant, aucune femme n'avait jamais voulu de lui. Il
avait pourtant bien essayé de dire « je t'aime » à Lucy, mais elle lui avait répondu qu'elle refusait de
sortir avec un homme qui ne se lavait les dents que le mardi et le samedi lors des semaines paires de
l'année. Ce jour là, Dany s'était prit un énorme râteau. C'était un râteau si énorme qu'il fallait tenir
son manche à deux mains pour pouvoir le transporter (Ce qui d'ailleurs retirait une partie de l'utilité
de l'outil en question. En effet, un râteau est bien plus pratique si on peut simplement le transporter
à l'aide la main droite -ou de la main gauche, si on est gaucher, mais Dany n'est pas gaucher, et là
n'est pas là question- pour ensuite l'utiliser avec les deux mains. Ainsi, si on a besoin de deux mains
pour porter le râteau dès le départ, on peut supposer que l'on aura ensuite besoin de quatre mains
pour l'utiliser, ce qui peut être embêtant lorsqu'on ne possède que deux bras et deux mains comme
Dany. Bien sûr, on peut tenter d'utiliser ses pieds, mais il est beaucoup moins pratique de ratisser
avec ses pieds qu'avec ses mains, c'est du moins ce que pensait Dany.). Il s'était pris ce râteau en
pleine figure alors qu'il se rendait tranquillement chez sa grand mère. Il avait fini à l’hôpital car le
râteau l'avait assommé sur le coup (et pour cause, c'était un râteau si énorme qu'il fallait tenir son
manche à deux mains pour pouvoir le transporter). Ses grands parents avaient gagné ce râteau le
jour même, à la « kermesse de la ratatouille », qui se produisait chaque année, le 18 octobre, dans la
ville de Dany. Il n'avait jamais vu un râteau aussi énorme avant ce jour, il s'agissait d'un type de
râteau très rare qu'on ne trouve que dans les plus grands magasins de râteaux du monde. C'est
d'ailleurs en se réveillant à l’hôpital qu'il voulut avouer ses sentiments à Lucy, car il pensait que s’il
existait un râteau aussi énorme que celui ci, il devait bien exister également une femme qui pourrait
l'aimer malgré sa fâcheuse tendance à ne se laver les dents que le mardi et le samedi, lors des
semaines paires de l'année. Il avait eu tort de penser une chose aussi idiote, et se prit à nouveau un
râteau devant Lucy, qui était d'ailleurs bien plus énorme encore que le premier.
Dany était toujours en train de laisser couler l'eau du robinet en pensant à Lucy, sans trop savoir
pourquoi, tout en éprouvant une petite douleur à la tête. Il pressa son tube de dentifrice afin d'en
faire sortir la pâte, et vit alors deux couches en sortir : l'une de couleur rouge et l'autre de couleur
bleue. Il se demanda comment les scientifiques qui avaient inventé le dentifrice avaient bien pu se
débrouiller pour que les couleurs ne se mélangent pas dans le tube. Comme Dany n'avait rien à faire
de sa vie, il se dit qu'il pourrait passer sa journée à chercher la réponse à cette question existentielle.
Comme il avait la flemme de sortir de chez lui, Dany demanda à l'un de ses amis par téléphone si il
connaissait la réponse :
« Allo ? Oui, tu sais, le dentifrice ? Ya plusieurs couleurs qui sortent, tu vois ? Comment ça se fait ?
Quoi ? Ah, oui, c'est vrai. »
Suite à cet appel, Dany, déterminé comme jamais, courut vers sa chambre à toute vitesse.
« Bon, d'accord, c'était idiot de t'appeler alors que tu es dans la maison avec moi, je te l'accorde.
_Dring. Répondit Le réveil de Dany à Dany d'un air hautain.
_Alors, tu as une idée pour le dentifrice ? Demanda Dany.
_Dring, driing driiing.
_Oh ! Oui, désolé. »
Dany avait totalement oublié de se laver les dents, et son halène gênait affreusement le réveil de
Dany. Il courut donc dans la salle de bain pour se laver les dents. En pressant son tube de dentifrice
afin d'en faire sortir la pâte, il vit deux couches en sortir : l'une de couleur rouge et l'autre de
couleur bleue. Il se demanda comment les scientifiques qui avaient inventé le dentifrice avaient bien
pu se débrouiller pour que les couleurs ne se mélangent pas dans le tube, puis se rappela que s’il se
lavait les dents, c'était justement pour poser la question à son réveil.
Il se lava donc les dents, puis courut vers sa chambre à nouveau.
« _Alors ?!
_Dring
_Ah. »
Le réveil de Dany n'avait strictement aucune idée de ce qu'était du dentifrice car il n'avait pas de
dents et qu'il n'avait jamais quitté la chambre de Dany de toute façon.
Dany décida d'appeler un autre ami. Il sorti son téléphone et se rendit compte que son seul contact
était son réveil.
« Driiinng !! », s'écria le réveil. Dany n'était pas contre cette idée, il s’empara donc de son ami
mécanique pour le mettre dans son sac, et ils partirent tous deux dans la rue pour demander aux
gens si ils savaient comment les couleurs du dentifrice faisaient pour ne pas se mélanger dans le
tube.
Chapitre IV.
Dany, avec son sac à dos sur l'épaule gauche, parcourait la rue Saint Germain à la recherche de
personnes pouvant répondre à sa question. En ce mardi 18 octobre, il n'y avait pas beaucoup de gens
dans les rues, sûrement d'ailleurs à cause de la kermesse de la ratatouille. Une femme passa devant
Dany, elle était âgée d'environ 40 ans, portait un pull bleu, un jean un peu usé et un chapeau rouge.
Lorsqu'il l'aborda, elle courut en criant, et en gesticulant des bras. Dany ne la trouva vraiment pas
très sociable. Alors il essaya d'établir le contact avec un homme d'une vingtaine d'année,
probablement un étudiant qui, revenant de la faculté de droit, et malgré les demandes répétées de sa
petite amie pour qu'il passe une quinzaine de minutes chez elle, avait voulu passer par la kermesse
de la ratatouille à la place. Après tout il s'agissait d'un événement d'envergure nationale, et il aurait
été bête pour quiconque de rater cela. Dany trouvait que le nom de la kermesse de la ratatouille était
quelque peu idiot, car cette kermesse n'avait rien à voir avec la ratatouille, comme beaucoup de
kermesses d'ailleurs. Il aborda l'étudiant de la manière suivante : « Hé l'ami ! Alors comme ça, on
passe par la kermesse de la ratatouille pour fuir sa petite copine, hein ? J'connais ça. Enfin, non pas
vraiment.. Lucy a été mon seul grand amour, vous voyez ? Je n'ai jamais imaginé quoi que ce soit
avec quiconque d'autre, je n'ai jamais eu le temps. Trop de voyages, que voulez vous ! Dans la vie,
il faut parfois faire un choix ! Mais si jamais ce jour là, je ne m'étais pas pris cet énorme râteau… Si
jamais à ce moment là j'avais eu quelques neurones de plus et que j'avais su la séduire… Alors pour
sûr, j'aurais fini par fuir Lucy en passant par la kermesse de la ratatouille à chaque 18 octobre de
l'année ! Enfin bref ! Ce que je voulais te demander par tout ça c'est: comment ça marche le
dentifrice ? ». L'homme paru gêné en voyant Dany. Il ne lui répondit pas et accéléra sa marche
jusqu'à ce que Dany arrête de lui parler de ses amours perdus et de son dentifrice bicolore.
Dany trouvait tous ces gens plutôt malpolis. S'ils ne voulaient pas parler de dentifrice avec lui, qu'ils
le disent ! Mais ils n'avaient pas à l'ignorer de cette façon !
Un policier s'approcha alors de lui. Dany s'écria :
« Ah ! Vous, vous allez me répondre ! Vous vous êtes déjà brossé les dents, n'est-ce pas ?
_Veuillez me suivre au commissariat monsieur. Répondit le policier.
_Pourquoi cela ? Oh ! Je sais ! Comme vous puez de la gueule, vous pensez que vos collègues s'y
connaissent mieux que vous en dentifrice ? Quelle bonne idée que d'aller leur demander ensemble !
C'est parfait ! Si vous saviez ce que les gens peuvent être peu aimables par ici.. Mais vous, vous
m'avez l'air d'un chic type ! »
Dany était ravi, on lui mit des menottes aux mains, et il monta dans la voiture de police, sous les
yeux des passants, en leur faisant un grand sourire auquel aucun n'osait répondre.
Dany aimait beaucoup les trajets en voiture. Il regarda le soleil par la fenêtre, qui semblait bien fixe
comparé aux arbres, qui s'éloignaient de la voiture aussi rapidement qu'elle avançait. Il supposa
alors que le soleil avançait en même temps que lui, parallèlement à la voiture. « Nous sommes
suivis par le soleil, pensa-t-il, quelle chance ! Il faudra que j'en parle aussi avec ces charmants
policiers ! » A peine eut-il le temps de mener cette réflexion à bien qu'il était arrivé au
commissariat. Alors, les policiers le guidèrent dans un couloir et l’enfermèrent dans une cellule. « Il
doit y avoir erreur, s'écria Dany. Nous étions supposer simplement parler de dentifrice.. Vous m'avez
pris pour un criminel ou quoi ? » Dany se mit à rire. Il se tourna vers son compagnon de cellule et
expliqua :
« _Ils ont oublié pourquoi ils m'avaient amené ici ! Ahah ! Je ne suis pas du tout censé être enfermé,
je n'ai rien fait de mal ! Ces charmants agents de police voulaient simplement m'expliquer comment
le dentifrice pouvait sortir du tube en 2 couleurs distinctes, sans se mélanger !
_T'es du genre marrant, toi, non ? Répondit son compagnon de cellule.
_Pourquoi ça ? Demanda Dany.
_Ahah ! Je t'aime bien toi, on va bien s'entendre. T'es pas du genre à poser des problèmes. »
Le compagnon de cellule de Dany se mit à rire. Il était musclé jusqu'au petit doigt et avait des
tatouages sur ses bras, censés prouver sa virilité, et sur lesquels on pouvait lire « Maman je t'aime ».
Dany remarqua que le pantalon de son compagnon de cellule comportait quelques trous, il trouvait
cela dommage, car il détestait les pantalons troués. Il vérifia d'ailleurs si son pantalon n'avait pas de
trous non plus, et se rendit compte à la vue de ses propres testicules qu'il n'avait pas mis de pantalon
ce matin. En effet dans le premier chapitre de sa journée, Dany avait éprouvé quelques difficultés à
s'habiller.
Pris de panique, il secoua les barreaux de sa cellule pour crier : « C'est une effroyable erreur !! J'ai
simplement oublié de mettre mon pantalon !! Libérez moi ! ». Alors son compagnon de cellule
répéta encore une fois qu'il était du genre marrant, et qu'il allait bien l'aimer.
Il tenta même de réconforter Dany en lui assurant que les policiers comprendraient très vite la
situation, et lui fit un câlin. Il suggéra par ailleurs à Dany d'enfiler un pantalon, car faire un câlin à
un homme nu peut parfois s’avérer gênant, même en prison. Comme Dany commençait à
comprendre qu'il allait passer quelques temps avec son compagnon de cellule, il lui demanda ce
qu'il pensait de cette histoire de dentifrice. Ce dernier lui livra toute sa théorie sur le sujet. Une
théorie si complexe qu'on aurait pu lui trouver un nom super classe, comme la « théorie des
cordes », la « théorie de que le dentifrice et bah il fait des trucs » ou bien la « thé au riz au lait ».
Mais Dany n'écouta que la fin de cette théorie relativement chiante, afin de faire avancer le récit
plus vite, car c'était bientôt le cinquième chapitre et qu'il allait sortir de prison à la fin de ce
dialogue :
« _...Et à ce moment là, quand la tomate arrive dans la fabrique, personne n'est au courant de tout
l'argent qu'on a mis dedans. C'est pour ça que les deux couleurs sortent séparément, t'as compris ?
_Pas du tout. Répondit Dany. »
Un policier arriva et ouvrit la porte. Dany lui donna sa carte « sortie de prison », et sortit de prison.
Il dit au revoir aux policiers et prit la porte, portant fièrement le pantalon troué que lui avait donné
son ancien compagnon de cellule.
DANY SONNA
UN PRESQUE ROMAN PRESQUE FINI
V.1.4.
Chapitre 1.
Chapitre 2.
Chapitre 3.
Chapitre 4.
Chapitre 5.
Chapitre 6.
Chapitre 7.
Chapitre 8.
Chapitre 9.
Chapitre 10.
Chapitre 11.
Chapitre 12.
Chapitre 13.
Chapitre 14.
Chapitre 15.
Chapitre 16.
Chapitre 17.
Épilogue.
Chapitre V.
Une fois dehors, Dany entendu du bruit :
« Driiing »
C'était son réveil qui étouffait dans le sac à dos depuis qu'ils étaient sortis de la maison, et qui avait
décidé de se plaindre. Dany rappela à son réveil qu'il n'avait pas de poumons, qu'il ne respirait pas,
et qu'il ne pouvait donc pas s'étouffer. Il l'enferma alors à nouveau dans son sac, et le réveil,
contrarié, ne dit plus un mot.
Dany voulut se rendre à la kermesse de la ratatouille. Là bas, se disait-il, les gens ont des
connaissances hors du commun en dentifrice. Alors il passa par le parc des cerises. Il y avait de
l'herbe à perte de vue. Il s'agissait du plus grand parc de la planète. Dany emprunta un petit chemin
qui menait d'un bout à l'autre du parc. Une fois sortis, il ne lui resterait plus qu'à prendre la ligne de
Métro A-475b pour arriver à la kermesse de la ratatouille.
Il marchait sur le chemin, la tête dans les nuages. Il avait d'ailleurs remarqué dans le ciel un nuage
de la forme d'une souris, aussi, un autre qui formait un visage, et un troisième qui ressemblait à s'y
méprendre à un nuage. Au bout de quelques minutes à marcher de la sorte, il commença à tousser,
sans trop comprendre pourquoi. Il toussait de plus en plus fort au fur et à mesure qu'il avançait, et
cela commençait à l'inquiéter.
Chaque année, 182 personnes se retrouvent hospitalisés après avoir eu la tête dans les nuages,
comme Dany ce jour là. En effet, les nuages ont la capacité de s'infiltrer dans les poumons, et de
perturber l'appareil respiratoire, car ils sont composé d'après les derniers rapports scientifiques
officiels à 5% d'eau, à 0.001% d’oxygène, et à 94.999% de matières non-respirables. Il s'agit en
effet d'un énorme fléau qui ravage petit à petit toutes les espèces. Aussi, la prévention est très peu
présente, et pour cause : L'état reçoit une partie des bénéfices générés par les nuages et n'a aucun
intérêt à ce qu'on les interdise. Il était arrivé la même chose avec la cigarette, dans les années 2000.
Heureusement, la cigarette, elle, était très vite devenu gratuite pour tous, et obligatoire jusqu'à 16
ans, même si, bien souvent, les gens continuent de fumer au moins jusqu'à leurs 18 ans.
Dany continuait à tousser. Cela devenait très gênant, et sa toux s’aggravait de plus en plus.
« Dring ! »
Le réveil de Dany commença à tousser à son tour, toujours enfermé dans le sac de Dany. Ils se
mirent tous les deux à tousser en coeur.
« Dis, saurais-tu pourquoi est-ce que l'on tousse autant ? Demanda Dany, Je ne suis pourtant pas
allergique aux nuages.
_Driiiiinnnng.
_Ne raconte pas de bêtises, tu n'as pas de poumons. Tu ne pourrais pas respirer de la fumée de
cigarette !
_Driing Dring.
_Comment ça tu fais semblant de tousser !? Mais ! tu sais que ta sonnerie est des plus énervante ?!
C'est un monde ça ! Faire semblant ! Si ça ne tenait qu'à moi... »
Dany n'avait pas encore terminé sa phrase lorsqu'il remonta la tête et aperçu une femme, assise sur
un banc, une des femmes les plus sublimes qu'il ait vu dans sa vie (et pourtant, des femmes, Dany
en avait vu au moins deux.). Elle avait une cigarette à la bouche, dont la fumée semblait former un
chemin entre elle et les narines de Dany. Elle tenait sa cigarette de façon si peu élégante, si
maladroite que c'en était devenu élégant à nouveau, un peu comme pendant ces modes des années
2030, où les gens portaient des choses idiotes sur leur tête, comme du papier aluminium ou des
peaux de bananes, en prétendant que « C'est tellement idiot que ça nous fait paraître intelligent ».
C'était sûrement la phrase la plus idiote qu'on puisse entendre, tellement idiote qu'elle paraissait
intelligente. Elle ressemblait à Lucy, pensait Dany. Elle lui ressemblait effectivement, dans le sens
où, elle aussi, était du sexe féminin. Tout cela rendit Dany très intimidé, si bien qu'il en eu le souffle
coupé pendant les cinq minutes qui suivirent.
« _Bien le bonjour, l'inconnu. S'écria la femme.
_...
_C'est plutôt joli par ici, je trouve. Vous ne trouvez pas ? Demanda-elle
_...
_Qu'est-ce que vous venez faire par ici ? Continuait-elle.
_...
_Ben alors, répondez, s'impatienta-t-elle.
_...
_Vous saviez que les moutons, lorsqu'ils se déplacent, ne sautent pas vraiment ? Je me demande
d'où vient l'expression « saute-mouton », pas vous ? Improvisa-elle, pour lancer une conversation.
_...
_Mh, vous n'êtes pas très causant... J'aime bien ça ! Lui avoua-t-elle en lui prenant la main.
_...
_Vous êtes muet ? Oh, j'ai toujours rêvé de rencontrer quelqu'un de muet !
_...
_C'est un peu mon fantasme, vous savez ! Ahah, certaines aiment les blonds, d'autres préfèrent les
méchants garçons, et moi, j'aime les muets ! J'aimerais vraiment que tu sois muet !
_...
_Il faudrait que tu me donnes un indice, pour savoir si tu es vraiment muet, un signe, quelque
chose..
_Driiiiiinnnng ! S'écria le réveil.
_Ah ! Vous êtes muet ! Je le savais ! Et en plus vous utilisez un réveil pour communiquer, j'adore
les réveils, aussi !
_Dring, Dring Dring Dring.
_Ahah ! Quelle belle journée ! J'ai rencontré un muet ! Dit elle en embrassant Dany sur la bouche.
_...
_Vous savez, c'est bête, mais en venant ici, j'avais l'intention de me jeter dans le lac. J'ai des
tendances suicidaires.
_...
_Mon père est méchant avec moi. Il me frappe parfois. Je ne lui en veux pas vraiment. Mais parfois,
j'ai juste envie d'arrêter.
_...
_De me jeter d'un immeuble et de m'écraser. Rien que d'en parler, ça me fait du bien. Ça me fait
rêver : Pouvoir choisir d'arrêter sa vie au moment opportun.
_...
_Encore faut-il avoir le cran de le faire.. Et ça, ce n'est pas chose facile. C'est un peu comme arriver
en plein milieu d'un roman comique pour parler de suicide sans trop de raisons. On peut penser que
c'est facile à faire, mais...
_...
_Mais ça va mieux maintenant que je te connais. Elle se colla à lui en continuant de l'embrasser.
_...
_Tu sais quoi ?
_...
_Ah, oui, tu ne peux pas parler...
_...
_Je crois que je t'aime.
_Bonjour à vous aussi !
Pour sûr, c'est très joli ! Un des plus beaux coins de la galaxie !
Je passe par le parc des cerises pour aller à la kermesse de la ratatouille, afin de mieux comprendre
mon dentifrice.
Désolé mais je dois attendre cinq minutes avant de parler car je suis trop intimidé par vous, et j'en ai
le souffle coupé. C'est le narrateur qui l'a dit avant que vous ne m'abordiez. Je vais donc répondre à
vos questions en décalé.
De la Zoophilie, je pense.
Oh vous savez je peux parler beaucoup quand je le veux, il suffit que... Oh ! Ma main ! Vous l'avez
prise ! Cette sensation, je n'avais pas éprouvé ça depuis...
Mais non, je ne suis pas muet ! Qu'allez vous penser là ?
Drôle de fantasme tout de même ! C'est couillon, si je n'avais pas déjà commencé cette phrase, je
ferais semblant de ne pas savoir parler je crois.
Qui, lui ? C'est mon réveil ! C'est un peu mon seul ami, alors je l'ai pris avec moi... Mais qu'est-ce
que tu..!? Non, putain de réveil, je l'ai vu avant toi, ça va pas d'essayer de la draguer comme ça ?!
Oui, c'est vrai qu'il fait très beau aujourd'hui, les trois soleils brillent de mille... Waouh! Pour un
premier baiser, c'est un premier baiser, que de sensations !
Quoi !? Ah non, vous suicidez pas, ce serait con, pour une fois qu'une fille veut bien de moi.
Pourquoi il fait ça ? C'est méchant.
C'est pas un peu trop triste pour un roman comique ça ? Je veux dire, ça fait un peu froid comme
discours là. Franchement, faut avoir du cran pour parler de suicide comme ça sans trop de raison en
plein milieu d'un roman comique.
Oui, c'est ce que je disais, en fait.
Mais je.. Et bien.. Je suis ravis d'avoir pu vous aider, je crois.. C'est à dire que je.. Oh.. Mais du
coup, euhm, on est... "Ensemble" ou... ?
Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?! Que veux tu me dire ?
Mais si, je peux parler ! Il fallait juste que j'attende cinq minutes avant de parler car je suis trop
intimidé par vous, et j'en ai le souffle coupé. C'est le narrateur qui l'a dit avant que vous ne
m'abordiez, vous vous rappeler ? Je vais bientôt pouvoir parler à nouveau, juste à la fin de ta
prochaine réplique, en fait.
Moi aussi ! Je t'aime ! Je t'aime je t'aime je t'aime ! Je veux arrêter de penser au dentifrice et à sa
fabrication ! Qu'on arrête cette quête idiote et qu'on vive notre aventure à nous ! Qu'elle soit si
chiante à raconter qu'on écrira « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. Fin. » à propos
de nous deux dans un bouquin. Je veux toi. Je te veux. Je veux l'amour. Je t'aime. Je t'aime je t'aime
je t'aime !
_Quoi ?! Mais... Mais tu parles ?! Répondit la femme avec dégoût.
_Oui ! C'est magnifique n'est-ce pas ?! Nous allons pouvoir vivre heureux tous les deux !
_Je ne veux pas vivre avec quelqu'un qui parle!
_Mais pourquoi ?!
_Tu pourrais avoir l'air plus intéressant que moi. »
Alors, Dany et la femme gardèrent le silence. Là haut, le nuage à la forme de nuage suivait son
chemin, comme il l'avait fait jusqu'à présent. Bientôt, il fera parti d'une grande communauté de
nuages, il aura grandit, son teint blanc et chaleureux aura viré vers les gris ternes et sinistres, et il
causera de nombreux problèmes à notre duo, tels que la pluie, ou bien le cachage de soleil. Mais
pour l'instant il s'agit simplement d'un vulgaire nuage, ayant étonnamment la forme d'un nuage.
« _Je peux te poser trois question ? Lui demanda Dany.
_Vas y.
_Sans compter celle que je viens de poser, hein ?
_Je sais pas.
_Quoi ?! Mais c'est pas du jeu.
_Ça fait trois questions. A une prochaine fois. »
La femme se retourna et commença à faire quelques pas.
« Attends ! S'écria Dany.
_Quoi ?
_Je peux te poser quatre questions ?
_Vas y.
_Pourquoi tu t'obstines à n'aimer qu'un seul type de personnes ? Pourquoi tu te cantonne aux muets,
alors qu'il y a tant de gens à connaître ?
_Je ne sais pas, répondit-elle, je le fais, c'est tout.
_Tu peux me donner ton nom ? Si j'étais le narrateur de mon histoire, j'en aurait un peu marre de
t'appeler "la femme", je crois.
_Mon nom importe peu, ton narrateur peut bien m'appeler Natacha si ça lui chante. Lui répondit la
femme.
_Et pour le dentifrice..
_Quoi ?
_T'as une idée de comment ils font ? Pour qu'il y ait deux couleurs qui en sorte.
_Ah... Et bien... C'est.. Une question que je ne m'étais jamais posé.
_C'est dingue, pourtant, non ?
_Pas spécialement non. Au revoir. »
C'est à ce moment que Natacha et Dany se séparèrent. Le réveil de Dany était plutôt dégoûté d'avoir
raté sa chance avec cette fille, il était à peu près sûr qu'il avait ses chances avec elle. Il était plutôt
moins bavard que Dany, et puis, elle aimait les réveils, ça se sentait. Pendant que Dany marchait
vers la sortie du parc, le pauvre réveil fantasmait des histoires d'amour, s'imaginait toucher Natacha
du bout de ses aiguilles, en se disant qu'avec un peu de chance, il aurait pu lui donner l'heure. Il
versa une larme puis sonna l'heure du goûter.
Chapitre VI
Une fois sorti du parc des cerises, Dany pensa à Natacha et pleura toutes les larmes de son corps
(enfin, pas exactement, car il lui restait encore trois larmes à verser, ainsi qu'une goutte de sang,
mais nous y reviendront plus tard). Il était plutôt triste, parce que quand même, se disait-il, elle était
bonne, et elle aurait pu lui permettre de faire autre chose dans sa vie que de chercher comment son
dentifrice fonctionnait. Quand il eut fini de pleurer toutes les larmes de son corps (ce qu'il ne fit pas
vraiment, puisqu'il lui restait encore trois larmes à verser, ainsi qu'une goutte de sang.), il monta
dans le Métro de la ligne A-575b. Le réveil se mit alors à affoler , il sonnait à répétition, et Dany
réalisa qu'il s'était trompé de ligne. Il sortit alors du métro et couru dans tous les sens pour chercher
la ligne A475b. Il parcourait les quais. Il trouva l'accès à la ligne A-540b, à la ligne A-475a, à la
ligne 3 et à la ligne dite « de pêche. ». Après être passé devant environs 625 lignes de Métro, il
commença à abandonner l'idée de trouver la ligne qu'il cherchait. Alors il sorti son réveil de son sac,
le posa par terre et s'écria :
« C'est foutu ! C'était débile de venir ici de toute façon, personne ne sait comment fonctionne le
dentifrice ! C'est sûrement encore un de ces trucs que l'état veut nous cacher, comme toujours..
_Dring, dit le réveil, compatissant.
_Et puis Natacha.. J'étais si près de vivre enfin quelque chose avec une fille ! Une vraie !
_Dring ! Le réveil de Dany haussa le ton.
_Quoi ? Mais tu rigoles ? A fond sur TOI ?! C'est moi qu'elle voulait !
_Dring !? Le réveil s'emportait, Dr**g !! Dr**g !!!
_Tu sais quoi ? J'en ai marre, on arrête tout, j'ai juste envie d'être dans mon lit et de dormir. De toute
façon on trouvera jamais ce métro.
_Dring...
_Allez viens, on rentre à la maison..»
Quand soudain, alors que tout espoir de trouver la ligne A-475b semblait perdu, il pensa à Natacha
et pleura toutes les larmes de son corps (Ce qui, en somme, revient à dire qu'il versa trois larmes,
puisque c'est tout ce qu'il restait de disponible dans son corps à ce moment précis).
A la fin de ce versage de larmes, il s'était retrouvé sans trop savoir comment dans le métro qu'il
cherchait depuis tout à l'heure. Il s’essaya à côté d'un jeune homme qui lui souriait. Très exactement
au moment où Dany posait ses fesses sur le siège, l'inconnu s'écria : « Je m'appelle Arthur ! »
Dany, étonné, se montra comme à son habitude peu social et ne lui répondit pas (Cette histoire de
dentifrice lui avait permis d'avoir quelques interactions sociales, mais Dany était d'un naturel assez
timide et réservé, dans le sens où il n'avait parlé à personne d'autre que son réveil depuis 1 an.).
Alors, l'homme le regarda en souriant, et insista : « Je m'appelle Arthur ! ».
Dany trouva l'homme étrange, il le défigura (du regard seulement), et après un long moment à
l'observer, ne lui répondit toujours pas. Alors le jeune homme répéta: « Je m'appelle Arthur ! ».
Dany se mit soudain à penser à nouveau non pas à Natacha, mais à ce pourquoi il était là : le
dentifrice. Il répondit alors à Arthur : « Oh ! Bonjour ! Je ne vous avais pas vu ! Dites moi, je me
demandais, sauriez-vous, par hasard, euhm, vous savez, là, le.. le dentifrice ! C'est ça ! Vous savez,
le dentifrice ? Et bien, en fait, je me demandais, sauriez-vous.. sauriez-vous comment ça marche ?
_Je m'appelle Arthur, répondit l'autre.
_Ah.. Et bien, je.. je suis très content pour vous, seulement, je me demandais, par rapport au
dentifrice, je..
_Je m'appelle Arthur ! Interrompu l'homme.
_Mais enfin, arrêtez de dire ça bon sang ! »
Dany commençait à en avoir marre d'être mis dans des situations où il rencontrait des gens bizarres,
il aurait aimé retrouver son lit et dormir toute la journée, puis se réveiller en retard pour parler à son
réveil comme à son habitude, sans ce soucier de questions existentielles sur son dentifrice. C'est
alors que le métro s'arrêta à la station « Limasse bienvenue » et qu'un homme très mystérieux entra
face à Arthur et Dany. Si bien que Dany, qui ne voulait plus croiser personne d'étrange, eut envie de
pleurer toutes les larmes de son corps (mais il n'avait plus rien à pleurer).
L'homme portait une cravate. Elle était assez lourde à porter car elle était faite de plomb, il fallait
donc la porter à deux mains pour la soulever (ce qui n'était pas pratique pour utiliser la dite cravate/
De la même manière qu'un râteau que l'on doit soulever à deux mains n'est pas pratique à utiliser
non plus, mais passons !). L'homme demanda l'attention de toutes les personnes présentes dans le
métro et affirma qu'il venait du futur, et qu'il était d'une importance extrême que tout le monde ici
l'écoute :
« Non ! Surtout, ne regardez pas par la fenêtre du métro ! Sinon voilà ce qui va se passer : Vous
allez voir un chien qui va croiser vos regards, et se sentira menacé, si bien qu'il va courir vers une
falaise et mourir !
_Et vous venez du futur juste pour sauver un chien ? Fit remarquer l'un des passagers.
_Heuhm, c'est à dire que.. J'avais des missions plus importantes avant mais.. Ils disent que j'ai pas le
droit de changer le cours du temps, les guerres, tout ça.. Du coup je sauve des chiens à la place..
_Depuis quand on doit se mettre à croire le premier clodo qui prétend venir du futur ? moi j'ai envie
de regarder par la fenêtre. Ajouta un second passager.
_Tu voudrais vraiment avoir la mort d'un petit chien tout mignon sur la conscience? Répondit
l'homme à la cravate.
_Je m'appelle Arthur ! Remarqua Arthur.
_Euh, très bien pour toi petit. Répondit l'homme à la cravate.
_Mais comment il pourrait y avoir un chien ? On est sous terre ! C'est un métro ! Demanda un autre
passager
_Là n'est pas la question.
_Et la cravate en plomb, ça vous sert à quoi ? Demanda alors Dany »
L'homme observa Dany longuement, puis s'écria d'un coup : « À ça ! ».
Puis il donna un grand coup de sa lourde cravate à un des passagers qui mourut sur le coup. Il sortit
du métro en vitesse juste avant qu'il ne redémarre. Il s’avérera que le passager en question était en
passe de devenir le plus grand terroriste de l'histoire, et qu'il aurait rayé des villes entières de la
carte, s'il n'avait pas été stoppé par l'homme à la cravate. Il s’avérera aussi que l'homme à la cravate
ne venait pas du tout du futur, et qu'il s'agissait simplement d'un SDF psychopathe qui aimait tuer
des gens au hasard, sans raison, avec des cravates en plomb.
« Je m'appelle Arthur » dit alors Arthur pour détendre l’atmosphère.
Dany était au bord de la crise de nerfs. Il cria sur Arthur, qui commençait sérieusement à l'agacer, et
lui demanda de le laisser tranquille. Puis, pour se calmer, il prit sa tête entre ses mains, et ses mains
entre ses pieds et ses pieds dans sa bouche.
Arthur le regarda, curieux, et lui demanda : « Waouh. Comment vous faites ça ?
_Oh et bien, c'est simple, je prend mes pieds, je les ramène vers moi, puis.. Attends voir, tu as dit
quelque chose ! Répète un peu pour voir ?
_Je m'appelle Arthur.»
Dany, qui avait enlevé ses pieds de sa bouche pour parler, se sentait prêt à exploser, il en avait
vraiment marre de ce jeune Arthur qui commençait à lui briser les noisettes.
« MAIS ARRETE DE REPETER SANS CESSE JE M'APPELLE ARTHUR !! S'énerva Dany
_D'accord.
_...
_De quoi veux tu parler alors ? Dit Arthur en souriant
_Je ne sais même plus. Avoua Dany, exaspéré.
_Comment tu t'appelles ?
_Quelle importance, je descends du métro d'ici cinq minutes, tu as vraiment besoin de connaître
mon nom ? Oh et puis zut ! Je m'appelle Dany. Pas besoin de te demander le tien..
_Pourquoi cela ?
_Tu ne cesse de répéter que tu t'appelles Arthur depuis vingts minutes au moins.
_Mais je ne m'appelle pas Arthur. Remarqua Arthur.
_Quoi ? Mais pourquoi as-tu dis « Je m'appelle Arthur », alors ?!
_Pourquoi pas ?
_Et pourquoi l'as-tu répété cents fois au moins ?!
_Comment aurais-je su que je devais arrêter ? Tu ne me l'avais pas encore demandé.
_... Bon, et pour le dentifrice, t'as une idée ?
_Figure toi que tu as devant toi un expert en dentifrice reconnu ! Le secret, c'est qu'on met dans le
tube de dentifrice un...
_Un.... ? Dany trépignait d'impatience.
_Un... Boaf, je sais plus ! Dit Arthur en souriant.
_Mais ! Que ! Quoi ?! »
Dany n'était plus sûr de ce qui était en train de se passer, il ferma les yeux, et inspira et expira
profondément pour se calmer. Le temps qu'il reprenne ses esprits, Arthur, qui ne s'appelait d'ailleurs
pas Arthur, n'était plus là.
Alors Dany attendu l'arrêt « Kermesse-Ratatouille » pour pouvoir se lever du siège et sortir du
métro. En sortant, il s'accrocha le bras quelque part et perdit une goutte de sang.
Chapitre VII
Après avoir un peu marché, Dany s'était tout de suite retrouvé sur la grande place de la kermesse. Il
s'adressa alors à son réveil :
« Ah ! La kermesse, ici, les gens sauront. Tu te souviens cet ingénieur que j'avais rencontré là bas ?
Je t'avais raconté il me semble.. Il avait inventé une technologie qui permettait de se déplacer plus
vite, un truc révolutionnaire. Vraiment mieux que la marche à pied d'après lui. Il appelait ça la roue.
Ses recherches avaient été prises à la légère par le grand public, parce que soit disant « ça existait
déjà », enfin bon... Tu sais bien, aujourd'hui, on accuse n'importe qui de plagiat à la moindre
ressemblance avec quelque chose d'existant.. Il avait l'air vachement intelligent en tout cas ! Je suis
persuadé qu'il aurait su comment le dentifrice fonctionne.. »
Dany s'arrêta un instant, puis repris :
« Tu sais, ça fait longtemps qu'on se connaît tous les deux. Je regrette qu'on se soit disputé tout à
l'heure... Tu es toujours fâché pour Natacha ? »
Pas de réponse.
Voyant que son réveil lui faisait toujours la tête, Dany se remit à marcher. Il trouvait cela dommage
de s'être disputé avec lui pour une simple histoire de fille perdue. De toute façon, pensait-il, Natacha
était probablement de ce genre de femme qui vous met à la porte du jour au lendemain, sous
prétexte qu'on a 28 ans et qu'on ne s'est pas lavé depuis 3 ans et demi... Comme sa mère.
Il entreprit alors d'aller chercher un cadeau pour son réveil. Il se trouvait d'ailleurs juste en face d'un
magasin d'aiguilles de réveil. Il entra donc.
« Bien le bonjour l'ami ! Lança le vendeur. Ne le prenez pas mal, mais, à voir votre tête, Je dois dire
que vous avez exactement le profil du type qui veut acheter une aiguille toute neuve pour se faire
pardonner auprès de son réveil, avec qui il s'est disputé un peu plus tôt à propos d'une fille qu'il a
rencontré dans un parc lorsqu'elle fumait une cigarette, qu'elle avait dans la bouche depuis le matin !
Tout cela alors qu'il cherchait le fonctionnement du dentifrice, bien entendu.
_Hé bien, répondit Dany. Pas vraiment. Enfin, j'ai bien rencontré une fille qui fumait une cigarette,
mais elle ne l'avait pas à la bouche depuis le matin.. Plus précisément, disons que ses cigarettes se
consumaient assez rapidement, et qu'il lui fallait donc en changer toutes les 7 minutes. Vous avez
tout faux sur ce coup là, désolé.
_Vous savez, je ne m'attendais pas vraiment à une réponse, donnez moi votre argent et cassez vous,
c'est tout. Ajouta le vendeur.
_Ah.. Et vous ne savez rien, par rapport aux dentifrices, par hasard ?
_Et bien... Seriez vous prêt à payer pour que je vous dise un petit secret à ce sujet ? »
Dany hésitait.. Il ne lui restait plus beaucoup d'argent.
Il décida d'acheter des aiguilles bas de gamme pour pouvoir acheter des informations sur le
dentifrice avec ce qui restait dans son porte-monaie. Il tendit l'argent au vendeur.
Le vendeur lui souffla alors dans l'oreille : « Mon secret à propos du dentifrice, c'est que je n'en
utilise pas. », il lui donna ensuite des aiguilles cassés et conseilla à Dany de partir au plus vite du
magasin, ce que fit Dany sur-le-champ.
Une fois dans la rue, Dany ouvra son sac et s'écria : « J'ai un cadeau pour toi ! Je suis sûr que tu vas
l'apprécier. »
Mais une fois le sac grand ouvert, Dany ne vit pas son réveil à l'intérieur. Il avait du l'oublier sur le
quai du métro, pensa-t-il. Il courut alors paniqué dans tous les sens. Il repensa à ce que sa mère lui
avait un jour dit : « Si jamais un jour, tu oublies quelqu'un sur le quai d'un métro après t'être disputé
avec lui, assure toi de connaître un québécois. ». Il n'avait jamais vraiment compris cette phrase, et
ce n'était plus vraiment le moment de demander à sa maman ce qu'elle pouvait bien pouvoir dire.
Après quelques heures à tourner en rond, Il s’assit sur le bord d'un trottoir, et pris sa tête entre ses
mains, et ses mains entre ses pieds et ses pieds dans sa bouche.
CHAPITRE VIII
Le réveil de Dany se sentait seul. Il soupira:
« Dring... Driing Driiing Dring Driiing Dring Dring Dring. Dring Driiiiinnng. »
Il vivait avec Dany depuis des années, et voilà que d'un coup, comme ça, il l'avait abandonné,
comme si ils ne s'étaient jamais rencontrés. Dès qu'il apercevait un passant, il criait de toutes ses
forces : « Dring !! Driiinng !! ». Mais personne ne le ramassait.
Le réveil de Dany pensait à Dany. Il se demandait s'il le reverrait un jour. Il était triste d'avoir perdu
son ami. Il regrettait cette dispute idiote à propos de Natacha.
« Dring », pensait-il à juste titre. Le réveil de Dany ne s'était jamais senti aussi mal de sa vie. En
temps normal, il avait l'habitude de rester sur la table de nuit de Dany, pour l'attendre toute la
journée. Il repensa à la fois où Dany avait changé ses piles. C'était un jour d'été où les oiseaux
chantaient, Dany lui avait dit « je vais changer tes piles », puis, il lui avait changé ses piles. Tous
ces bons souvenir faisaient souffrir le pauvre réveil qui s'imaginait déjà perdre ses aiguilles ici... Il
était au bout de ses forces, et essayait de résister à la tentation de fermer ses lourdes paupières (si
toutefois les réveils ont des paupières), car il savait qu'une fois fermées, il n'aurait plus la force de
les ouvrir à nouveau. Il sentait la fin arriver, et seul un miracle pouvait le sauver.
Et soudainement, le réveil se sentit quitter le sol. Il s'envolait dans les airs. Il pensa alors qu'il
montait au ciel, et qu'il était mort de solitude.. Mais après s'être pincé les aiguilles et avoir crié
« Dring ! » de douleur, il pouvait l'affirmer, c'était bien réel : Il était en train de voler pour de vrai. Il
s'imaginait déjà utiliser son nouveau super pouvoir pour aller retrouver Dany. Il aurait pu aussi aller
retrouver Natacha et se venter de cette capacité auprès d'elle. Il allait devenir un héros. Le réveil de
Dany l'avait oublié, mais voler était son souhait le plus cher, depuis sa tendre enfance de réveil,
lorsqu'il était encore dans les rayons d'un supermarché. A l'époque, son ambition était de devenir
astronaute. Il se disait qu'il serait le premier réveil à sonner sur la lune. Mais la NASA n'avait jamais
voulu de lui..
« Regarde maman ! J'ai trouvé un réveil par terre ! » S'écria la petite fille qui avait ramassé le réveil
et qui jouait avec depuis 5 minutes.
Le réveil de Dany comprit alors la dure réalité: Non seulement il ne savait pas voler, mais en plus,
une ado était en train de lui baver dessus.
« _Sophie, arrête de toucher aux objets sales que tu trouves par terre.
_Mais maman ! Je n'ai jamais eu de réveil…
_Bon d'accord, garde le si tu veux. Ça m'évitera d'en acheter un. »
Le réveil était outré qu'on le considère comme un simple objet sale trouvé par terre. Il voulu se
révolter, hurler, lancer une révolution ! Malheureusement, il ne put sortir qu'un « Drr..r..rrr.. »
étouffé, car Sophie avait la main sur sa bouche (Si toutefois les réveils ont une bouche.
Mais s'ils avaient une bouche, alors pourquoi parleraient-il en disant toujours « Dring », me direz
vous ? Hé bien, les chats parlent bien en disant toujours « miaou », et ça ne choque personne. Je
vous demande donc d'arrêter d'interrompre cette histoire avec des interventions aussi idiotes que
maladroites).
Comme il ne pouvait plus parler, le réveil de Dany se mit à siffler. Mais il ne put sortir qu'un
« Drr..r..rrr.. » étouffé, car la petite Sophie avait la main sur sa bouche. Alors, il tenta de réciter un
poème. Mais il ne put sortir qu'un « Drr..r..rrr.. » étouffé, car la petite Sophie avait la main sur sa
bouche. Alors, il eut l'idée de fermer sa gueule (si toutefois les réveils ont des gueules), et tout se
passa pour le mieux.
CHAPITRE IX
Le réveil de Dany sonna.
« Driiiiiinng, Driiiiiing
_ Oh, réveil, gentil réveil, j'ai toujours rêvé que tu me réveilles. S'écria Sophie.
_Driiiing, Dring. Répondit le réveil de Dany à Sophie.
_Tu m'as interrompu dans mon rêve ! Mais c'est pas grave, je rêve toutes les nuits.
_Driing ? Sonna le réveil d'un ton désolé.
_Quoi ? Mais non, qu'est-ce que tu raconte ? Tu n'as pas à t'en vouloir !
_Drriing, Driiing. Continua le réveil.
_Mais non ! »
Sophie prit le réveil dans ses bras, et l'embrassa. Le réveil était un peu gêné, mais fut soudain prit
d'une soudaine envie de l'embrasser à son tour. Il s’exécuta. Leurs lèvres se touchèrent (si toutefois
les réveils ont des lèvres) plusieurs fois, le réveil de Dany lâcha un petit « dring » étouffé. Sophie
murmura à l'oreille du réveil de Dany (si toutefois les réveils ont des oreilles) :
« _Je t'aime.
_Dring ? Demanda le réveil.
_Oui, répondit Sophie.
_Dring... »
Le réveil de Dany transpirait. Il stressait, aussi. Toutefois il appréciait le moment. Ses aiguilles se
dressèrent lorsque Sophie les caressa. Elle faisait glisser ses doigts sur l'aiguille des minutes, pour
passer à celles des heures, puis touchait très légèrement celle des secondes.
L'aiguille des secondes est certainement la partie la plus sensible de l'anatomie des réveils. Il faut
être très délicat lorsqu'on la caresse, et Sophie le savait.
« _Dring Dring Dring… S'écria le réveil.
_Vraiment ?
_Dring.
_Si tu en as envie, alors j'en ai envie aussi... »
Le réveil de Dany tenta de retirer la nuisette de Sophie, mais comme il n'avait pas de bras (ni de
chocolat d'ailleurs), il n'y arriva pas. Après s'être dénudée par elle même, Sophie fit glisser le réveil
de Dany sous sa couette. Les aiguilles du réveil tournèrent, et tournèrent, et tournèrent encore.
Sophie souriait, son corps transpirait. Le réveil de Dany entra dans Sophie. Il en sortit et entra de
nouveau. Il répéta l’opération plusieurs fois jusqu'à ce que Sophie crie.
« Éloigne tes sales aiguilles de ma fille, putain de réveil » s'écria le père de Sophie qui entrait dans
la chambre, un fusil à la main.
Sophie cacha ses seins sous la couette. Le réveil de Dany tomba par terre, nu, face au père de
Sophie. Le choc fut si fort que le réveil tomba dans les pommes.
Lorsqu'il se réveilla, le réveil de Dany était attaché sur une table, dans un garage. Autour de lui, il
pouvait voir un marteau, une scie, de l'essence, du lubrifiant et des capotes.
Les murs du garage étaient tachés de sang. Des larmes coulaient des yeux du réveil de Dany (si
toutefois les réveils ont des yeux), qui pensait alors vivre ses derniers instants.
Le père de Sophie entra :
« Alors, écoute moi bien, putain d'horloge de mes couilles dans le potage. Tu crois être le premier à
vouloir toucher ma gamine ? Tu crois ?! »
Le père de Sophie tourna le dos au réveil de Dany.
« … J'ai essayé bien avant toi. »
Au moment où il termina sa phrase, les murs se mirent à trembler. Le lustre, accroché au plafond, se
fracassa sur la tête du réveil de Dany (Si toutefois les réveils ont des têtes).
Un cadre, représentant Sophie et son père, se décrocha du mur, puis se brisa en mille morceaux
lorsqu'il toucha le sol (En réalité, il se brisa en une quinzaine de morceaux. Pour qu'un cadre se
brise en mille morceaux, il faudrait qu'il soit très grand. A titre de comparaison, une étude a
récemment démontré que si la lune était un cadre et qu'elle s'écrasait sur la terre, elle la détruirait en
quelques secondes, et ses habitants seraient découpés par les 1253 morceaux de lune qui leur
tomberaient dessus.). Sur la photo du cadre, on pouvait voir Sophie, face à son père, avec le visage
si particulier qu'ont les enfants lorsqu'on les force à faire des choses avec le zizi de quelqu'un
d'autre.
De la poussière tombait du plafond, le père de Sophie avait la boule au ventre. Au fond de lui, il
savait très bien ce qui était en train de se passer.
La porte explosa.
La fenêtre aussi.
La piñata (que personne n'avait remarqué) aussi.
Une dizaine de policiers entrèrent dans le garage de la maison de Sophie. On entendait la mère de
Sophie crier. Ces cris se superposaient à ceux de Sophie qui dans sa chambre, continuait seule ce
que le réveil avait commencé.
Un des policiers lança le dialogue :
« Vous êtes en état d'arrestation pour vol de beurre à l'épicerie, pour grillage de feux dans l'enceinte
de la commune, pour lancer de nain, et pour pédophilie. »
Le père de Sophie tenta de répondre :
« Mais comment… ? Jamais vous ne pourrez prouver que j'ai lancé un nain par dessus la rivière !
Jamais ! »
Un deuxième policier continua le dialogue avec le père de Sophie en lui fracassant la tête avec un
vibromasseur qui traînait par terre.
Après une courte ellipse, qui lui parut pourtant interminable, le réveil de Dany se réveilla dans un
tiroir. Il se sentait comme après une gueule de bois (si toutefois les réveils ont des gueules). Il faisait
complètement noir. La seule source de lumière présente émanait d'un sex-toy fluorescent. Il était
rose et faisait les yeux doux au réveil (si toutefois les sex-toys ont des yeux).
Le réveil tenta une première approche :
« Driiing »
Le vibromasseur lui répondit :
« Bbrrrrr. »
Le réveil était tout émoustillé, si bien qu'il ne savait plus trop pourquoi il était enfermé ici. Il n'était
d'ailleurs absolument pas au courant des raisons qui l'avaient conduit à se retrouver nez à nez avec
un sex-toy (si toutefois les réveils et les sex-toys ont des nez) dans un tiroir.
Le dialogue continuait :
« _Dring.
_Bbrrr.
_Dring.
_Bbbrrr.
_Driiiiiinnnnnnnggggg driiinng
_Brr brr brr… »
Le réveil atteignit l'orgasme puis s'endormit. Le vibromasseur était un peu vexé de ne pas avoir
connu également le septième ciel, mais restait fier de l'avoir fait connaître au réveil de Dany. Il était
aussi frustré de se retrouver seul face au réveil assoupi. Alors, il décida de vibrer toute la nuit.
CHAPITRE X
Le vibromasseur de Sophie vibra.
«Brrrrr, Brrrr
_Ah, satané vibreur, tu es obligé de vibrer si fort ? Demanda le policier qui interrogeait le vibro.
_Brrrrr, Brrrrrrrrrrr. Répondit le vibromasseur de Sophie au policier.
_Bon, ça suffit les conneries ! Tu vas me dire tout ce que tu sais sur le père de Sophie.
_Brrr... Br..Br.
_Tu te fous de ma gueule ? On avait des micros chez vous. On vous suit depuis des mois. Si tu
collabores pas, c'est fini pour toi.
_Brrrrrrrrrrrrrr.
_Et conteste pas. Je me fiche de savoir que tu n'as rien à voir avec tout ça. On sait aussi que tu as
touché Sophie. Tu sais combien d'années tu risques pour attouchement sur un mineur ? Tu risques
autant que son père, mon vieux.
_Brr. Brrr ! BRRRR !!! Le vibromasseur commençait à s'affoler.
_Mais bien sûr, si tu nous livres les quelques informations qu'il nous manque pour attraper le père
de Sophie, on te libérera.
_Brr.
_Commençons: Quel bruit fait la machine à laver familiale lorsqu'elle est en marche ?
_...
_ALLEZ! J'ai pas tout mon temps !
_... Brrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr.
_D'accord. Très bien. Je comprend mieux... Qu'est-ce que le père de Sophie préfère manger pour
accompagner sa pâte à tartiner ?
_Br...Br...Brr...
_La Brioche ! Je le savais ! Arg, J'y crois pas, le sale fils de jolie fille qui couche pour de l'argent ! Il
me dégoûte. Bon, une dernière question : Quel est le nom du type à qui appartient le réveil qu'on a
retrouvé chez Sophie ?
_Brrrrrrrrrr.
_Parfait. Merci de votre coopération, nous allons à présent vous relâcher. »
Après s'être levé, le policier prit le vibromasseur entre ses mains, puis se rendit à l'entrée du
commissariat. Il jeta le vibro sur le trottoir et s'en-alla.
Le policier s'approcha d'un autre policier, qu'on appellera Policier 2.
« _Policier 2 !
_Oui Policier !
_Retrouve moi ce monsieur Brrrrrrrrrr. J'ai des questions à lui poser. »
Policier 2 retira alors les mains (si toutefois il était doté de mains, car dans le cas contraire, ce fut
impossible) de dedans son pantalon et commença à rechercher la liste des personnes du nom de
Brrrrrrrrrr dans le quartier.
CHAPITRE XI
Dany était assis sur le trottoir. Il avait la tête entre ses mains, ses mains entre ses pieds, ses pieds
dans sa bouche, sa bouche dans son coude, son coude dans son nombril. Il est d'ailleurs intéressant
de noter que Dany fait parti des gens qui ont un nombril qui ressort, et non pas un nombril qui
rentre dans le ventre. Il vous apparaît peut être que ce détail est sans importance, mais nous verrons
peut être par la suite qu'effectivement il n'en a pas.
Une fois qu'il eut le gros orteil dans le nez, il s’aperçut qu'il était emmêlé. Il essaya donc de se
démêler, mais il n'avait pas démêlant, ce qui était gênant. Un québécois, qui passait par là, lui
proposa son aide. Mais Dany ne comprenait pas, car il parlait québécois.
Dany lui dit alors : «Sacré cul de mon foin, tu peux pas parler Français, non ? Immigré de mes
fesses ! »
Le québécois, surpris, lui répondit alors : « Tabernacle. »
Dany n'en revenait pas. Lui qui pensait que les québécois étaient des personnes aidantes, belles, et
petites à la fois... Voilà que ce grand québécois ne lui vient pas en aide, et qu'en plus, il a un bouton
sur le nez.
« _Hé, québécois.
_Tabernacle.
_T'as un bouton sur le nez.
_...Tabernacle ! »
Le québécois se mit à pleurer. Dany se sentait mal d'avoir fait pleurer une personne si aidante, si
belle, et si petite à la fois.
« _Nan, mais... Le prends pas comme ça... C'était pas dit comme ça. Et puis tu sais, c'est pas grave.
Il y a des crèmes pour soigner les boutons.
_Tabernacle !
_Mais oui ! Tout comme il existe des démêlants. Aah, qu'est-ce que j'aimerais avoir du démêlant.
_Tabernacle ! »
Le québécois sorti de son sac du démêlant et le versa sur Dany.
Dany se démêla. Il prit le québécois dans ses bras. Il le prit aussi dans ses pieds et dans ses genoux.
Il le prit d'ailleurs dans tous les sens, avant de se rendre compte qu'ils étaient emmêlés. Ils
essayèrent donc de se démêler, mais ils n'avaient plus de démêlant, ce qui était gênant. Un
québécois, qui passait par là, leur proposa son aide. Le premier québécois comprenait bien ce que
disait le deuxième québécois, car le premier québécois savait parler québécois.
Le premier québécois et le deuxième québécois eurent un dialogue qui ressemblait, pour Dany, au
suivant :
« _Tabernacle.
_Tabernacle !
_Tabernacle...
_Tabernacle !!
_Tabernacle ?
_...Tabernacle ! »
Dany ne comprit pas grand chose, mais le deuxième québécois sorti du démêlant de son sac et le
versa sur les deux emmêlés.
Dany et le premier québécois se démêlèrent. Ils prirent le deuxième québécois dans leur bras. Ils le
prirent aussi dans leurs pieds, mais le deuxième québécois prit la fuite.
« Ces québécois ne sont pas très tactiles », pensa Dany.
Dany se rappela alors qu'il cherchait son réveil, à la base. Il demanda alors au premier québécois
« _Dis, n'aurais tu pas vu mon réveil ?
_Tabernacle »
Comme le québécois ne lui servait pas à grand chose, Dany lui dit au revoir et repris sa route. Sur le
chemin, il croisa un chien, puis une tortue, puis une chaussure, puis un vibromasseur, puis un soleil,
puis un chien, puis une tortue, puis une chaussure, puis un vibromasseur, puis un soleil, puis un
chien, puis une tortue, puis une chaussure, puis il se rendit compte qu'il tournait en rond. Il fit donc
demi tour. Et très vite, il croisa sur sa route une tortue, puis un chien, puis un soleil, et se rendit
compte qu'il était stupide. Alors, il tourna à droite, et croisa un policier.
Le policier s'adressa à Dany :
« _Bonjour, Vous êtes bien Dany Brrrrrrrrrr ?
_Oui
_Vous possédez bien un réveil qui fait Dring Dring ?»
Dany explosa de joie, son réveil était vivant (si toutefois les réveils sont en vie), il était là, quelque
part : il n'était pas perdu.
CHAPITRE XII
Dany était en cellule. Il avait été arrêté pour attentat-suicide. En effet, il est plutôt mal vu d'exploser
de joie devant un agent de police. Et plutôt mal vu d'exploser tout court. Dany faisait rebondir une
balle en mousse sur le mur de sa cellule.
La balle volait. Tapait sur le mur. Volait. Et Dany la rattrapait. La balle volait. Tapait sur le mur.
Volait. Et Dany la rattrapait. La balle volait. Tapait sur le mur. Volait. Et Dany se la prit dans la
gueule.
Dany pleurait.
Policier 2, attiré par les pleurs de Dany, s'écria : « Qu'est-ce qu'il a, le terroriste? ».
Dany continuait de pleurer. Il pleurait si fort qu'il n'entendait pas Policier 2. Il pleurait si fort que
son réveil, enfermé dans le tiroir des pièces à convictions, pouvait l'entendre. Le réveil de Dany
était heureux d'entendre son meilleur ami, même si c'était pour l'entendre pleurer. Il repensait à tous
les jours où Dany avait pleuré dans sa vie (Ce qui revient à dire qu'il repensait à tous les jours de la
vie, car Dany pleurait tous les jours. Dany était un homme triste.). Il repensait notamment à la fois
où Dany s'amusait à lancer une balle sur un mur et qu'elle avait rebondit sur sa gueule (Ce qui
revient à dire qu'il repensait à tous les jours de la vie, car Dany se prenait une balle dans la gueule
tous les jours).
Dany avait raconté qu'un jour, lors de son voyage en Afrique, le village dans lequel il était accueilli
manquait terriblement d'eau. Alors, il avait eu l'idée de recueillir ses larmes, et avait ainsi obtenu
assez d'eau pour faire vivre tout le village. Il avait donc tout gardé pour lui, et avait eu de quoi
boire, se laver, faire sa vaisselle, et se brosser les dents (bien qu'il ne le fut jamais) pendant que ses
voisins mourraient de soif. Comme il était triste que ses voisins soient morts, il avait pleuré un peu,
puis avait fait une bataille d'eau avec ses larmes, tout seul.
« MAIS QU'EST-CE QU'IL A LE TERRORISTE ? »
Dany crut entendre quelque chose. Il tendit donc l'oreille à environs un mètre de sa tête, et
répondit :
« _Je pleure.
_Pourquoi ?
_Je me suis pris une balle dans l’oeil.
_Qui vous a donné cette balle ?
_Vous. »
Policier 2 s'inquiéta soudain. Il traversa la salle en courant vers le bureau de Policier 1 :
« _Dis moi, Policier 1 ?
_Tu pourrais pas frapper avant d'entrer ? Dit Policier 1 en remontant son pantalon.
_Non, car je n'ai pas de mains.
_Ah, oui, c'est vrai. Qu'est-ce qu'il y a ?
_Si jamais quelqu'un avait donné un objet à un détenu, et que, par hasard, le détenu s'était blessé
avec cet objet. On pourrait dire que ce quelqu'un serait dans la merde, n'est-ce pas ?
_Oui. »
Les deux policiers se regardèrent pendant 3 minutes et 35 secondes dans le blanc des yeux. Policier
2 se dirigea vers la cellule de Dany.
« Vous êtes libéré. »
Dany pleurait et n'entendait pas le monsieur. Policier 2 ouvrit la cellule, prit Dany par la main qu'il
n'avait pas. Il lui rendit son réveil et l'accompagna jusqu'à la sortie.
Dany prit son réveil dans les bras. Il était heureux. Le réveil de Dany était heureux aussi. Ils avaient
beaucoup de choses à se raconter, car ils avaient passé quelques chapitres loin l'un de l'autre. Dany
allait mettre son réveil dans son sac, mais il se mit à sonner. Il avait quelque chose en tête :
« _Driiiiiing
_Qu'est-ce qu'il y a ?
_Driiiiing Driiing
_Tu cherches quelqu'un ?
_Driiiing »
Les deux amis se mirent à la recherche de on-ne-sait-qui, ils longeaient le trottoir du commissariat,
et après avoir croisé un chien, puis une tortue, puis une chaussure, ils entendirent : « Brrrrr... ».
Le réveil de Dany sauta des mains de Dany pour atterrir auprès du vibromasseur de Sophie.
Le vibromasseur faisait « Brrr. », le réveil de Dany faisait « Dring ! », il répondait « Brr Br. » et
entendait « Dring Dring Dring. » en retour. Dany assistait, gêné, à ce mélange de « Brrr » et de
« Driiing » qui donnait un espèce de « Bring ». Il ne savait plus où mettre les yeux pendant que les
aiguilles de son réveil tournaient de bonheur.
Soudain, on entendit un grand « Brrrrrrrrrrrrrrrrrriiiiiiing. », et le vibromasseur s'éteignit. Dany prit
les deux amants et les mit dans son sac, et reprit sa route.
CHAPITRE XIII.
A chaque pas que Dany faisait, il entendait :
« _Dring
_Brr.
_Dring
_Brr. »
Pendant que son réveil copulait, Dany se grattait la tête. Il se dirigeait vers son chez lui, mais il avait
toujours cette histoire de dentifrice en tête. Bien sûr, ce n'était plus la priorité à présent... Cette
histoire avait failli lui faire perdre son réveil. Et puis il fallait aménager une chambre pour les deux
amoureux mécaniques, car sinon, Dany ne dormirait jamais, avec le boucan qu'ils faisaient. Cela
amenait d'ailleurs une autre problématique : Si, pour pouvoir dormir, il changeait son réveil de
chambre, comment allait-il pouvoir se réveiller ?
« _Dring
_Brr.
_Dring
_Brr. »
Après être entré dans le métro A475b, et y avoir vu un clodo assassinant un homme avec une
cravate, Dany se retrouvait dans le Parc des cerises.
Natacha, nue, se rua vers lui pour lui arracher ses vêtements (même si il ne portait qu'un pantalon
troué que son compagnon de cellule lui avait prêté). Dany ne se débattait pas (De toute façon, il
n'aimait pas les pantalons troués). Il ne dit pas un mot.
Après s'être fait violé, Dany reprit sa route, avec son sac sur le dos.
« _Dring
_Brr.
_Dring
_Brr. »
Il traversait, nu, la rue qui le menait chez lui. Il y vit des personnes peu aimables, qui ne voulaient
pas lui serrer la main. Un policier, toutefois, eu le courage de lui prendre la main, il voulait aller
poser des questions à ses collègues à propos du dentifrice, mais Dany n'avait plus le coeur à cela.
« Peut-être demain », s'excusait-il.
« _Dring
_Brr.
_Dring
_Brr. »
Une fois passé la porte d'entrée, Dany posa son sac. Il prit dans ses mains son réveil et le
vibromasseur de Sophie, et les plaça tous deux sur un lit. Il regarda l'heure une dernière fois avant
de se diriger vers la salle de bain.
« _Dring
_Brr.
_Dring
_Brr. »
Dany voulu se brosser les dents avant d'aller se coucher. Il avait eu une rude journée. Pendant que
l'eau coulait, il pensait à son voyage en Afrique. Il pressait son tube de dentifrice afin d'en faire
sortir la pâte, et voyait les deux couches en sortir : l'une de couleur rouge et l'autre de couleur
bleue. Par réflexe, il se demanda comment les scientifiques qui avaient inventé le dentifrice avaient
bien pu se débrouiller pour que les couleurs ne se mélangent pas dans le tube. Mais au fond, il n'en
avait plus rien à faire.
« _Dring
_Brr.
_Dring
_Brr. »
En quittant la salle de bain, Dany glissa sur un savon, et tomba raide mort.
CHAPITRE XIV
Le réveil de Dany sonna.
« Driiiiiinng, Driiiiiing
_Ah, satané réveil, tu es obligé de sonner si fort ? Et puis qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'es pas avec
ton vibro ? Demanda Dany.
_Driiiing, Dring. Répondit le réveil de Dany à Dany.
_Quoi ? Tout cela n'était qu'un rêve ? Ton vibromasseur n'existe pas ?
_Driiiiiiiiiiiing !
_Ah, Je suis actuellement en train de rêver ?
_Dring.
_Je rêve donc que je me réveille. En déduit Dany.
_Driiiiiiiiing.
_Je vais donc me recoucher »
Dany se recoucha.
CHAPITRE XV
Le réveil de Dany sonna.
« Driiiiiinng, Driiiiiing, s'affolait le réveil
_Oui, je sais, mais ne t'en fais pas, ce n'était qu'un rêve. Répondit Dany.
_Driiiing !!
_Quoi ? Dany s'affolait à son tour.
_Driing Driiing !!! »
Le vibromasseur avait disparu dans la nuit. Le réveil aurait voulu pleurer, mais il n'avait pas d’oeil.
Il aurait voulu crier, mais c'était compliqué, sans bouche. Il aurait voulu chanter, mais il était timide,
et il avait peur que Dany se moque de sa voix.
Dany courrait dans tous les sens, cette disparition était une catastrophe. Il eut l'idée de mettre un
caleçon propre, car cela le calmait toujours, et qu'il supposait que la vue de ses testicules ne devait
pas être très agréable pour le lecteur (car les lecteurs sont souvent très imaginatifs). Il se dirigea
donc vers son armoire de caleçons propres et en enfila un.
Dany se sentait beaucoup mieux. Et comme à chaque fois qu'il se sentait mieux, il se recoucha.
Puis, le réveil de Dany sonna.
Alors, Dany, affolé, enfila un caleçon propre pour se rassurer. Et, comme il était rassuré, il se
recoucha.
Puis, le réveil de Dany lui mit une baffe (si toutefois les réveils ont des mains).
Dany se décida à chercher le vibromasseur de Sophie. Il chercha sous son oreiller, dans le microondes,
à l'église, sous le canapé, sur son réveil, et, alors qu'il était en train de chercher dans Sophie,
il se rappela qu'il l'avait vu sur le lavabo un peu plus tôt.
Il enleva donc sa main de Sophie, qui le salua.
Dans la salle de bain, on pouvait entendre « Brrrrrrrrr Brr ? Brr, Brrrrr. »
Dany courait, et s'en voulait de ne pas être allé chercher le vibromasseur quand il l'avait vu sur le
lavabo. Il entra dans la salle de bain en courant, glissa, et tomba raide mort.
Lorsqu'il se réveilla, le vibromasseur avait disparu.
« Mince ! », se disait Dany, avant de s'évanouir en sentant sa propre haleine.
Lorsqu'il se réveilla, il voulu se brosser les dents. Mais son dentifrice avait disparu.
Il s'adressa alors à son réveil :
« _T'as pas vu le dentifrice ?
_Dring
_Tu peux aller m'en racheter ?
_Dring »
Puis, le réveil se leva (si toutefois les réveils ont des jambes) et parti acheter du dentifrice.
Dany se demandait pourquoi son réveil n'avait pas encore marché depuis le début de l'histoire, puis
haussa les épaules.
Lorsque son réveil fut revenu, il tendit le bras (si toutefois les réveils ont des bras) pour donner à
Dany son dentifrice.
Dany le sorti de l'emballage, et fit tomber la notice. Il prit alors l'initiative de lire la notice, car, se
disait-il, « on est jamais trop prudent ».
« DENTIFRICE A DEUX COULEURS »
Ceci est un médicament autorisé et contrôlé (voir N° d'identification sur l'emballage extérieur)
· Ce médicament ne peut pas être utilisé en automédication c'est à dire utilisé sans consultation ni prescription
d'un médecin. Si jamais tu pues de la gueule, c'est pas normal, consulte.
· Si les symptômes persistent, s'ils s'aggravent ou si de nouveaux symptômes apparaissent, vous avez
probablement le cancer.
Dans cette notice :
1. QU'EST-CE QUE LE DENTIFRICE A DEUX COULEURS ?
2. QUELLES SONT LES INFORMATIONS A CONNAITRE AVANT D'UTILISER LE DENTIFRICE A DEUX
COULEURS ?
3. COMMENT UTILISER LE DENTIFRICE A DEUX COULEURS ?
4. QUELS SONT LES EFFETS INDESIRABLES DU DENTIFRICE A DEUX COULEURS ?
5. COMMENT LE DENTIFRICE A DEUX COULEURS FAIT-IL POUR AVOIR DEUX COULEURS ?
1. QU'EST-CE QUE LE DENTIFRICE A DEUX COULEURS ?
C'est le truc que tu mets sur tes dents si jamais tu pues de la gueule.
2. QUELLES SONT LES INFORMATIONS A CONNAITRE AVANT D'UTILISER LE DENTIFRICE A DEUX
COULEURS
Contre-indications
N'utilisez jamais le dentifrice à deux couleurs.
Interactions avec les aliments et les boissons
Si jamais vous consommez un Soda avant, après ou pendant que vous vous brossez les dents : Vous êtes con.
Liste des excipients à effet notoire
Fluides corporels.
3. COMMENT UTILISER LE DENTIFRICE A DEUX COULEURS ?
Instructions pour un bon usage
Mettre sur les dents, pas dans les fesses.
Symptômes et instructions en cas de surdosage
Si vous avez pris plus de Dentifrice à deux couleurs que vous n'auriez dû:
Vous sentez trop bon de la bouche.
4. QUELS SONT LES EFFETS INDESIRABLES EVENTUELS ?
Le Cancer.
5. COMMENT LE DENTIFRICE A DEUX COULEURS FAIT-IL POUR AVOIR DEUX COULEURS ?
Des générations de scientifiques se sont succédées pour créer les deux couleurs de ce dentifrice. La
technologie utilisée pour qu'elles sortent du tube séparément est un secret bien gardé puisque personne ne lit
jamais cette notice.
Choix des couleurs
Le bleu et le rouge du dentifrice ont été choisis car ce sont objectivement les deux meilleures couleurs.
Comment qu'on a fait ?
Pour toute information supplémentaire sur le dentifrice, notamment concernant sa réelle utilité, veuillez vous
renseigner au : 35 rue de péquipue.
CHAPITRE XVI
Dany habitait au 33 rue de péquipue. Il se rendit donc chez son voisin.
Une fois rendu chez lui, Dany sonna. Un homme, habillé en femme, avec un sexe féminin à la place
de la bouche, lui ouvrit la porte.
«_Je suis bien au 35 rue péquipue ?
_Non.
_Ah bon ?
_C'est le 31 rue péquipue, ici »
Le voisin de Dany prit du dentifrice, se brossa le sexe, puis ferma la porte.
« Quel charmant garçon » se dit Dany, qui se rendait alors chez son autre voisin.
Une fois chez son deuxième voisin, Dany sonna.
Une femme, habillée en homme, et avec un sexe masculin à la place de la bouche, lui ouvrit la
porte. Elle lui dit : « Mmhmfmmfhmmfhhfm », car la malformation qu'elle avait à la bouche
l'empêchait d'articuler. Elle l'invita toutefois à entrer.
La maison dans laquelle Dany pénétrait était totalement vide. Elle n'y avait que quatre murs, et
aucun meuble pour la remplir. Il y avait cependant un petit ascenseur, dans un coin. La femme
invita Dany à y entrer d'un signe de la main. Les murs de l’ascenseur étaient recouverts de boutons,
sur lesquels on pouvait lire « 1 », « 2 », « 3 », ou encore « 124 ». La femme appuya sur le bouton
124.
Après une heure d'attente, L’ascenseur n'était toujours pas arrivé. Dany essaya donc de faire
connaissance avec la jeune femme :
« _Au fait, je ne vous ai pas demandé votre nom
_Mrhfhmf
_Ah. »
Comme une tension sexuelle entre les deux était évidente, ils s'embrassèrent. Soudain, le lecteur,
dont l'imagination est, rappelons le, débordante, trouva ça très gay.
Lorsque l’ascenseur arriva à l'étage 124, Dany, alors qu'il avait un pénis dans la bouche, se rappela
qu'il avait laissé son réveil à la maison. Il fit donc redescendre l’ascenseur pour aller le chercher.
Quatre heures plus tard, l’ascenseur arriva à nouveau à l'étage 124.
Mrhfhmf invita Dany à rentrer dans une salle, qui avait une porte, sur laquelle il y avait une plaque,
sur laquelle il y avait des lettres, grâce auxquelles on pouvait lire : « D.I.E.U. », en dessous, il était
noté, en plus petit : « Définitivement Idiot Et Unijambiste »
Dany embrassa une dernière fois Mrhfhmf, puis entra dans la salle.
Une femme unijambiste vint alors l'accueillir. Elle se dirigea vers lui en sautant à cloche pied et lui
serra la main. Danny lui tendit sa main droite, mais n'arrivait malheureusement pas à empoigner la
femme qui l'accueillait. Et pour cause : Elle, avait tendu la main gauche. Et pour cause, elle n'avait
pas de main droite. Et pour cause : Elle s'était faite amputer. Et pour cause : On ne sait pas.
Dany lui tendit alors la main gauche, pour réparer son erreur. Mais la femme, elle avait cette fois
tendu la main droite.
« Tiens, c'est étrange, j'aurais juré qu'elle n'avait plus de main droite tout à l'heure », pensa Dany. En
effet, une main avait poussé du bras de la femme lorsque Dany regardait en l'air.
Dany lui tendit alors la main droite, pour réparer son erreur. Mais la femme, elle avait cette fois
tendu la main gauche.
Pour mettre fin à cette scène gênante qui commençait à être longue, ils se firent la bise, et s’assirent.
Puis, rien ne se passa.
Dany, pour détendre l'atmosphère, lança la conversation :
« _Pourquoi est-ce qu'on est assis par terre ?
_Parce que le narrateur n'a pas décrit cette salle. Il y avait des chaises et un bureau, mais il ne l'a pas
dit. Donc on est par terre. »
Ils étaient assis sur de très belles chaises, à coté d'un très beau bureau, au dessus duquel était
suspendu un très beau poids de 80 000 tonnes.
« _Ah, Et bien nous voilà assis sur une chaise, et pourtant, je ne me rappelle pas avoir bougé.
Étonnant. Remarqua Dany.
_Ne t'en fais pas, c'est tout à fait normal. Répondit la femme.
_Qui êtes vous, au fait ? demanda Dany.
_Tu n'as pas lu la plaque ? Je suis Dieu. »
Dany demanda alors un autographe à Dieu. Dieu lui fit alors une dédicace sur une serviette en
papier.
« _Et si vous êtes Dieu, pourquoi vous êtes Unijambiste ? Vous ne pouvez pas simplement vous
faire repousser une jambe ?
_Tu n'as pas lu la plaque ? Je suis définitivement Unijambiste. »
Ceci étant expliqué, Dany reprit la parole :
« _Et, aussi, c'est fou, j'aurais juré que vous étiez plus...
_Grand ? Demanda Dieu.
_Non, plus...
_Imposant ? Tenta Dieu.
_Non, plus... Masculin.
_Ah. Et bien, c'est simple, l'homme m'a créé à son image : Supérieur, et avec un pénis. Il se trouve
qu'il s'est gouré. »
Tout paraissait s'éclairer, cependant il restait pour Dany un détail à éclairer.
« _Mais pour le dentifrice, alors, vous savez ?
_Et bien, à ce sujet, vous pourriez en apprendre beaucoup en vous rendant sur ma tombe.
_Mais voyons, Dieu, vous n'êtes pas mort ! » Rétorqua Dany, qui savait bien de quoi il parlait,
puisqu'il avait fait des études de philosophie.
Puis, un poids de 80 000 tonnes tomba sur Dieu.
CHAPITRE XVII
« Pour moi, Dieu était plus qu'une amie. C'était une prostituée avec qui j'avais l'habitude d'avoir des
rapports sexuels. Aussi, c'était une femme forte, qui, même si elle a tué toutes les personnes
auxquelles je tenais, a aussi choisi de me faire naître dans une famille riche. ».
Les discours s’enchaînaient pour l'enterrement de Dieu, et Dany était arrivé en retard, car il avait eu
des difficultés à s'habiller.
Il était venu accompagné de son réveil, qui été vêtu de noir pour l'occasion, et de Mrhfhmf, qu'il
embrassait sur le sexe.
« _Tiens, tu as vu ? on dirait que Satan s'apprête à dire un mot. Remarqua Dany.
_Mrhfhmf. Répondit Mrhfhmf. »
Satan toussa pour attirer l'attention, puis commença à parler.
« Dieu, si il n'est plus de ce monde, restera dans ma mémoire. Il était certes, un de mes plus grands
concurrents, mais nous avions des rapports amicaux, la plupart du temps. Je gardais d'ailleurs
régulièrement son fils le samedi soir. Mais bon, il est mort, alors tant pis, vous irez tous en enfer
mes bébés. »
Ces paroles furent suivies d'une tonne d'applaudissement. Mais Dany n'écoutait pas, il avait autre
chose en tête. Dieu était mort pour lui délivrer le secret du dentifrice, il en était sûr, mais il ne savait
pas comment percer ce secret.
Pendant que Dany réfléchissait, trois heures s'étaient écoulées, et l'enterrement était terminé. Il
s'approcha de la tombe de Dieu, sur laquelle était gravé « Un type sympa qui a créé la vie ». C'était
une bien jolie gravure, mais elle n'aidait pas Dany, qui se mit à pleurer, comme chaque jour de sa
vie. Lorsqu'il eut fini de pleurer, un homme se tenait devant lui.
« Dieu est mort » déclara l'homme.
Dany trouvait cela très juste. Il se demandait qui était cet homme mystérieux, qui ne semblait dire
que des vérités.
« Je suis Nietzsche. »
Dany était content de rencontrer Nietzsche, car, pensait-il, c'était un grand homme.
« Je mesure un mètre soixante-treize. »
Dany était content de connaître la taille de Nietzsche, même si il l'imaginait plus grand. Il se
demandait si un homme de taille aussi banale pouvait percer le secret du dentifrice.
« J'ai percé le secret du dentifrice. »
Dany était content de rencontrer enfin quelqu'un qui s'y connaissait en dentifrice, mais il se
demandait comment Nietzsche pouvait savoir qu'il cherchait le secret du dentifrice.
« Je suis Nietzsche. J'ai des super-pouvoirs et je peux lire dans tes pensées ».
Une fois encore, tout s'éclairait pour Dany.
« Non, rien ne s'éclaire, au contraire, il fait nuit, et d'ailleurs, je vais me coucher. »
Dany voulu lui demander quel était le secret du dentifrice, mais Nietzsche s'envola dans le ciel, en
laissant une traînée de fumée rouge et bleue derrière lui. Dany tenta de lui courir après, mais il
glissa sur un savon, et tomba raide mort.
Lorsqu'il se réveilla, il entendit :
« Brrrrrrrrr », ainsi que « Brrrrrrrrrrrrrrrrr » et « Brr ».
Le vibromasseur était là, assis à coté de lui, avec son réveil, avec un tube de dentifrice à la main (si
toutefois les vibromasseurs ont des mains).
Dany était heureux de retrouver le vibromasseur de Sophie, mais cela ne résolvait pas son problème
de dentifrice.
« Je ne saurais jamais comment il marche, ce dentifrice... », lança Dany.
« Peut être est-ce parce qu'il ne marche pas ? » répondit une voix sortie de nul part.
«_Comment ça ? Demanda Dany à on-ne-sait-qui.
_Le dentifrice a-t-il des jambes ?
_Oh arrêtez ! On ne répond pas à une question par une autre question, c'est de la triche ! Et puis de
toute façon... »
Soudain, Dany fut pris de ce que l'on appelle dans le jargon, un flashback :
«_Maman le dentifrice qu'est dans ma bouche, a-t-il des jambes ?
_Mais non mon gros bêta, s'il en avait, il resterait pas là »
Même si son dentifrice avait disparu un peu plus tôt pour des raisons mystérieuses, et qu'on aurait
pu supposer qu'il était parti de lui même, Dany comprenait qu'il était mal compris.
« _… De toute façon ce n'est pas ce que je veux dire. Je ne saurai jamais comment il fonctionne.
Voilà tout.
_Ou bien peut être que tu ne te poses pas les bonnes questions, fiston. Demande toi à quoi il sert,
plutôt.
_Il sert à sentir bon de la bouche ! C'est écrit dans la notice !
_Oh, tu crois ça ? Pose toi les bonnes questions, fiston.
_Arrêtez de répondre par des questions... Et puis d'abord je ne suis pas votre fiston.
_Oh, si.
_Papa ?
_Mais non, c'est Dieu, crétin ! »
Après un léger moment de gêne, Dany rétorqua : « Mais, tu peux pas être Dieu, il est mort ! ». Et
plus personne ne lui répondit.
EPILOGUE
Dany essayait depuis des mois toutes les possibilités d'utilisation du dentifrice. Cela l'obsédait.
Il en avait mis dans son gateau au yaourt, mais il n'avait plus goût de yaourt.
Il en avait mis dans ses chaussures, mais elles puaient toujours autant.
Il en avait mis dans ses oreilles, mais il était devenu sourd.
Il en avait mis dans son vin, mais il s'était changé en eau.
Un jour, il en mit sur du beurre, et quelque chose d'étrange se passa : Le beurre entra en ébullition,
tout en diffusant une émission de radio, et se mit à flotter dans les airs.
Dieu apparu devant Dany. Il s'excusa d'avoir oublié de gérer la gravité pendant quelques secondes.
Il éteignit le micro-onde dans lequel le beurre était disposé, et Dany remarqua qu'il s'était assis sur
le bouton d'allumage de sa radio. Ils se firent leurs adieux, et Dieu disparut encore une fois.
Il en avait mis sur son chat, mais ses poils étaient devenus collants ;
Il en avait mis dans son chien, mais c'était un peu gênant.
Il en avait mis dans ses yeux, mais ça piquait un petit peu.
Il en avait mis sur ses dents, mais ça, il avait déjà essayé.
Découragé, Dany cherchait du réconfort chez ses compagnons. Il vivait dorénavant avec Mrhfhmf,
qui le réveillait tous les matins grâce à son sexe qui lui frappait le visage en se levant. Son réveil
avait dorénavant sa propre chambre, insonorisée, dans laquelle il pouvait faire vibrer le vibro de
Sophie aussi fort qu'il le voulait. Sophie venait d'ailleurs de temps à autre, pour prendre des
nouvelles.
Mrhfhmf embrassa Dany. Elle voulu l'encourager, alors, elle lui dit : « Mmhfhhfmmfh.Mfhf mfhhf
mfmmffhr fmfhrfm ». Et Dany était soulagé.
Pour la première fois de sa vie, Dany était heureux.
Mrhfhmf et Dany s'embrassèrent. Ils se mélangeaient comme le rouge du soleil et le bleu du ciel.
Plus loin, on entendait le vibromasseur vibrer, et le réveil sonner. Le voisin sonnait également, à la
porte d'entrée, mais personne ne l'entendait. Il tenait de la main droite un tube de dentifrice, de la
main gauche une brosse à dent, et de la troisième main, il tenait un papier dévoilant en détail les
secrets de fabrication du dentifrice à deux couleurs. Il sonna une deuxième fois avec sa quatrième
main. Puis une troisième. Comme personne ne lui ouvrait, il rentra chez lui. Et pour conclure ce
roman, il se brossa le sexe, car lui savait, que c'est à ça que sert vraiment une brosse à dent.
Playful stupidity.